Ce fut une belle surprise, inespérée et extaordinaire, en juin 2004, que cette ballade dans la Casbah, sans escorte officielle, grâce à Rabih et à l'un de ses ingénieurs y résidant, Mohammed Berbachi. La visite débute près du chevet de l'ancienne Cathédrale, pour monter à la place du Grand-Rabbin-Bloch, à son marché et à l'ancienne Synagogue, afin de rejoindre, par la rue Marengo, la Médersa et Sidi-Abderrahmane (Moment très fort d'échange avec l'Imam, lettré généreux et humaniste; rien à voir avec les intégristes islamistes). Puis par la rue de la Casbah, la rue N'Fissa et la rue de Thèbes rejoindre la maison de Mohammed et monter, fait rare, sur la terrasse, en principe réservée aux femmes, prendre des photos. La visite se termine par l'ancienne citadelle, avec l'ex-église Sainte-Croix, la Forteresse et le Palais du Dey (fermés pour travaux, mais rien ne fut impossible à Mohammed!).
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Principales curiosités rencontrées:
- Grande Synagogue (1): Sur la place du Grand-Rabbin-Bloch, la grande Synagogue date de 1865. La place fait la jonction entre la rue Marengo (prolongée par la rue Ben-Cheneb) et la rue Randon, toutes deux percées en 1884, coupant la ville arabe en deux. Les abords de ces rues étaient surtout habitées par des juifs.
- Médersa (2): La Médersa-Tsalibia (Thaâlibyya), construction moderne dans le style néomauresque (ou style JONNART, Gouverneur Général de l'Algérie à cette époque) appliqué au début du XXème siècle, avec une grande coupole centrale flanquée de quatre petits dômes, fut inaugurée le 17 octobre 1904. Elle est l'oeuvre de Henri PETIT (Paris, 1856-Alger, 1926).Nous avons pu y pénétrer sans prendre de photos. C'était un établissement secondaire pour les jeunes musulmanes. Une école, dans le même style, fut construite en face, de l'autre côté de la rue Ben-Cheneb.
- Zaouïa et mosquée Sidi-Abderrahmane (3): Sidi Abd Er Rahman (1387-1471), qui laissa le souvenir toujours vivant d'un saint homme, fondateur d'une confrérie religieuse, les Rahmania, pour laquelle il écrivit une règle en 1600 vers arabes, et d'un Cheik, d'un maître célèbre pour ses travaux de philosophie, de théologie et de jurisprudence. La Zaouïa fut construite à l'époque de la mort du marabout, en 1471. L'édifice actuel, la remplaçant, a été commencé en 1696. Il se compose d'une mosquée avec son minaret, d'une Koubba renfermant le tombeau du Saint, de divers locaux à l'usage de l'oukil (gardien) et de son personnel. La mosquée est entourée de sépultures, entre autres de personnages et marabouts célèbres (El-Hadj-Ahmed, dernier Bey de Constantine, Mustapha Pacha, Dey d'Alger, l'érudit Mohammed Ben-Chened (1869-1929) professeur à la faculté des lettres (1927), l'enlumineur Mohammed Racim...).
- Maison Indigène (4): Sur le boulevard de la Victoire, c'est une reconstitution fidèle d'un type classique d'habitation algéroise, construite en 1930 à l'occasion des fêtes du Centenaire par Léon CLARO (Oran,1899-Gien, 1991).
- Eglise Sainte-Croix (5): La mosquée Djamaâ-el-casba-el-Berrani datant de 1653, fut reconstruite en 1818, devint caserne française en 1830, et enfin église Sainte-Croix en 1839. Elle a retrouvé sa vocation première.
- Forteresse de la Kasbah (6): La Kasbah occupe le point culminant de l'agglomération algéroise, à 118 mètres. La forteresse turque que Barberousse et ses successeurs firent édifier entre 1516 et 1590 après s'être rendus maîtres d'Alger, remplaça une Kasbah plus ancienne, forteresse berbère de Selim et Teumi. Elle devint la résidence du souverain sous Ali-Khodja, en 1818, avant-dernier Bey d'Alger, qui abandonna la Djenina trop au coeur de la ville (Fondée en 1550, transformée en 1716, victime d'un incendie en 1844 et démolie en 1856; la partie restante, demeure de Dar-Aziza, abrita l'Archevêché, face à la cathédrale).
- Palais du Dey (7): L'avenue Maréchal-de-Bourmont coupe en deux la Citadelle; d'un côté la Forteresse, le Palais des Bey, la Poudrière turque et l'église Sainte-Croix, de l'autre le Palais du Dey avec l'ancien musée Franchet-d'Esperey. Le tout est en-cours de restauration. Le patio du Palais, avec le Pavillon du Coup d'Eventail, vit la fameuse scène du 30 avril 1827 entre le consul de France M. Duval et le Dey Hussein qui devait amener la prise d'Alger en 1830. Deux mosquées se trouvent dans le Palais: Djamaâ-du-Dey (ou mosquée Ali-Khodja (1818)) et Djamaâ-el-Casbah (ou mosquée des Janissaires).