Nouvelle promenade débutant par le boulevard Saint-Saëns. Puis cheminement tout au long du boulevard du Télemly, des Tagarins à l'Aérohabitat. Enfin montée au Fort l'Empereur et au Balcon Saint-Raphaël.

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Bâtiments et sites rencontrés:

• Le boulevard Saint-Saëns: Ancien boulevard Bon-Accueil, à contresens de la rue Michelet, il vit passer 9.449 véhicules par jour en 1956, et 18.296 en 1959, soit + 94%, une des plus fortes augmentation de trafic. Il abritait aux n°21 et 23 la Direction des Chemins de Fer Algériens.
• Le "GG": Le projet du Gouvernement Général fut confié à Jacques GUIAUCHAIN (Alger, 1884-1960) qui le réalisa entre 1929 et 1933 avec l'aide des frères PERRET (Voir aussi "Maison de l'Agriculture", boulevard Baudin). Constitué d'une barre de 13 étages (côté rue Berthezène) de laquelle émergent des ailes de moindre hauteur, le bâtiment, de 4.410 m2, comprend 600 bureaux modulaires. Il comporte en outre un portique de couronnement.
• Le Forum: Jacques GUIAUCHAIN, assisté de Maurice ROTIVAL (Paris, 1897-1980), réalisa de 1934 à 1937 l'esplanade du Forum, ou place Georges Clémenceau, dallée de marbre, d'une surface de 3.700 m2. Haut lieu des journées de mai 1958 et des manifestations algéroises.
• Le stade LECLERC: Il est dû à Louis TOMBAREL (Nice, 1901-Paris, 1971) qui procéda à l'aménagement, début des années cinquante, de cette partie des Tagarins. Après l'indépendance le Parc des Sports, plus haut, fut abandonné (et remplacé par l'hôtel Aurassi).
• Bâtiment de EGA: Conçu et réalisé en 1952 par Marcel CHRISTOFLE (Paris, 1902- ?).
• Bibliothèque Nationale: La BN, fondée en 1835, se fixa en 1863 dans le Palais de Mustapha-Pacha. Louis TOMBAREL conçut cette nouvelle BN dont la première pierre fut posée le 20 avril 1954. Elle ouvrit ses portes le 12 mai 1958. De ses 122 mètres de longueur et de ses 17 mètres de hauteur, elle domine le Forum.
• Le boulevard du Télemly: C'est l'ancien chemin des aqueducs, ainsi nommé car il suivait en partie le tracé de conduites turques, restaurées et améliorées, servant à l'adduction d'eau. Il fut emprunté quotidiennement par 9.749 véhicules en 1956 et 16.201 en 1959, soit une augmentation de 66% en 3 ans, preuve du dynamisme de ce quartier et de sa décongestion par, par exemple, les ouvrages du carrefour Télemly-Saint-Saëns.
• Sainte-Marcienne: Bâtie dans le style néomauresque qui prévaut à Alger de 1905 à 1930, l'église portait le nom d'une martyre née à Dellys sur la côte Kabyle, aux premiers siècles de l'ère chrétienne.

• Le "Lafayette": Construit en 1950 par BARTHES et CAZALET, c'est le cas typique d'immeuble-écran établi sur une ligne de niveau de façon à faire de chaque logement une loge privilégiée ouverte sur la mer. Il fut très critiqué car il occultait (d'en haut) ou envahissait (d'en bas) le paysage avec sa vingtaine d'étages.
• Le Foyer Universitaire: Cet imposant immeuble d'une vingtaine d'étages du Foyer des Oeuvres Universitaires fut conçu en 1953 par François BIENVENU (Alger, 1897- ? ), avec les frères PERRET. Inspiré des principes du CORBUSIER, son rez-de-chaussée, sur le boulevard, est sur pilotis.
• L'immeuble-pont Burdeau: Cet ouvrage, réalisé entre 1952 et 1955 par PIERRE MARIE pour couper une boucle du boulevard du Télemly, reprend une typologie inventée par LE CORBUSIER, celle de l'immeuble de corniche, qui se déclina en immeuble de rive (le Foyer Universitaire) ou en immeuble-pont.
• Le parc Saint-Saëns, ou parc du Mont-Riant: La colline sur laquelle s'étend le parc fut léguée à la municipalité par madame JANON en 1936. Les projets d'aménagement du quartier commencent quand le conseil municipal adopte un projet de promenade suivant l'aqueduc du Télemly (LESPES, 1930, puis Raymond TAPHOUREAU et Tony SOCARD, 1934). La grille s'ouvrait sur la stèle, disparue, de Marcello FABRI, pseudonyme du grand poète Marcel-Louis FAIVRE (Miliana, 1889-Hydra, 1945).

• L'Algéria: Cet ancien hôtel sur le domaine de Kéroulis, datant des années trente, remplaca le Grand Hôtel Continental du début du XXème siècle. C'est un bâtiment à ossature métallique dû à Léon PREUILH en 1935.
• L'Aéro-Habitat: Le projet de l'Aéro-Habitat (284 logements), mis en chantier en 1952 par une coopérative privée, est inauguré en 1955 (Le 26 mai en présence du ministre CLAUDIUS-PETIT). Conçu par les architectes Louis MIQUEL (Aïn-Témouchent 1913-Sète 1986), Pierre BOURLIER (Alger, 1912- ? ) et José FERRER-LALOË, il groupe 4 immeubles implantés sur le terrain du parc Malglaive, organisés de manière à préserver la vue des constructions existantes, à l'offrir aux nouveaux appartements, et à réduire l'emprise bâtie pour conserver la végétation. L'immeuble principal, inscrit dans la pente, passe de 13 étages du côté du chemin Laperlier à 23 étages du côté du boulevard du Télemly. Il est inspiré de l'Unité d'Habitation de Le Corbusier à Marseille. L'immeuble nord, sur le même principe, compte de 13 à 17 étages.

• Fort l'Empereur: Le Bordj Sultan-Kalassi, ou Fort l'empereur, fut bâti en 1545 sur un rocher à pic par Hassan Ben Kheir-Eddine, au sommet du Koudiat-es-Saboun (la colline du savon). Le fort fut élevé sur la position même où l'empereur Charles-Quint planta sa tente en 1541 et installa 200 canons lorsqu'il vint investir Alger; de là son nom. Il était aussi appelé Bordj-el-Taous (le fort des Paons) parcequ'on y élevait quelques uns de ces volatiles. Les fortifications en furent refaites en 1580 par Hussein Pacha qui l'entoura d'un mur bastionné, et en 1673 par Ibrahim-Ben-Ramdan, sa poudrière ayant explosé sous un coup de foudre en 1656. Les Turcs, après l'avoir défendu avec énergie, le firent sauter le 4 juillet 1830, mais la plus grande partie des énormes murs résista. Le Général en chef des troupes françaises, le maréchal De Bourmont, était à peine établi sur les ruines, qu'un envoyé de Hussein, Dey d'Alger, vint lui offrir la capitulation de la ville, le 5 juillet 1830. Le fort a une forme rectangulaire. Il mesure 150 mètres sur 100. A l'entrée, l'obélisque en ciment de 50 mètres de hauteur, édifié en 1912 aux morts de l'Armée d'Afrique a été dynamité le 3 février 1943 par les artificiers du Génie pour ne plus servir de repère aux avions allemands venant bombarder Alger (colonne Bailloud).
• Balcon Saint-Raphaël: "Qualifié de balcon, de terrasse ou encore de belvédère, cet espace naturel unique se distingue des autres jardins d'alger par son site surplombant la ville....Son terrain, occupé par les jardins du consulat de Suède, est acquis en 1913 par la compagnie Claridge qui renoncera à y construire un hôtel et le lotira pour le vendre en 1923....Les mairies d'Alger et de El-Biar en acquerront en 1926 les plus grandes parcelles et feront classer la falaise. Les aménagements sont engagés... dès 1928, et le parc est ouvert au public, inauguré par Charles Brunel, maire de la ville..." (Revue Algéria 1933)

C'est tout. Vous ne verrez pas mes photos d'El-Biar, ni une grande partie de celles de la Casbah. Agressé par trois jeunes, j'ai "perdu" momentanément mon appareil photo. Grâce à un formidable élan des habitants de la Casbah, j'ai pu être secouru, dépanné, réconforté, et j'ai retrouvé miraculeusement mon appareil (et mon sac à dos). Beaucoup de photos avaient été effacées entre temps. Un logiciel a permis d'en récupérer un certain nombre, mais pas toutes. Dommage. On m'avait bien prévenu, raccompagné deux fois hors du quartier, mais à la fin de ma troisième incursion, toujours seul, il fallait bien que cela arrive! Qui ne tente rien n'a rien; mais là j'ai vraiment tenté le diable. Encore merci aux habitants de ce quartier, à Abderrezak Boukersi, et au soutien de la famille de Rabih.